Le secteur agricole canadien est ancré dans trois principaux produits : 

·        Les céréales et oléagineux (34 %) ; 

·        Le bétail (viande rouge) (24%); et, 

·        Les produits laitiers (12%). 

 

L’horticulture (fruits, légumes, fleurs, érable, miel, etc.) en représente 9 % et la volaille et les œufs 8 %. 
 
L’agriculture est une grosse businesse dans notre pays. Mais aussi important qu’en soit l’apport économique (un record en 2021 de 76,9 milliards de dollars) et malgré une croissance impressionnante au cours des dernières années, l’agriculture canadienne ne figure toujours pas parmi les 10 principales industries au Canada. 

 

Dans ce contexte, les produits laitiers (seulement en troisième place dans un secteur (l’agriculture) qui ne fait pas partie des 10 premières industries du Canada) reçoivent une attention disproportionnée dans les médias du Canada. C’est peut-être parce que notre système de gestion de l’offre est le seul de ce genre qui reste dans le monde industrialisé. La gestion de l’offre est un paratonnerre pour plusieurs. Certains prétendent que cela augmente les coûts pour les consommateurs ; d’autres n’aiment pas le rôle de la réglementation gouvernementale dans l’industrie. 
 
Je considère la gestion de l’offre comme une protection. Un rempart contre une hausse incontrôlée des prix et une garantie à la fois de l’approvisionnement et de la qualité. 
 
Si la gestion de l’offre devait disparaître et qu’il n’y avait plus de Commission canadienne du lait, les factures d’épicerie auraient-elles baissé comme par magie et les producteurs auraient-ils soudainement été mieux payés? Peu probable. 

J’ai lu une citation de Sylvain Charlebois, doyen de l’Université Dalhousie, dans un article de Global news publié le 19 avril 2017, où il disait : « Les prix peuvent baisser à court terme… mais quand des endroits comme la Nouvelle-Zélande et la Corée ont supprimé la gestion de l’offre, les prix ont en fait augmenté au bout de cinq ans environ. » 

Donc son abolition n’est pas une solution à la peine actuelle des consommateurs.

La gestion de l’offre pourrait également aider à absorber une partie des coûts liés à la neutralité carbone de la production laitière.

Les Producteurs laitiers du Canada (PLC) disent qu’ils souhaitent que les producteurs laitiers canadiens s’efforcent d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Qui paiera pour les innovations technologiques? Les nouvelles façons de produire ? Ne cherchez pas trop. Ce seront les agriculteurs. 

En fait, nos producteurs laitiers sont toujours à la recherche de nouvelles et meilleures façons de cultiver. Le système de quotas de la gestion de l’offre leur permet de planifier de tels investissements et donne à leurs banques la tranquillité d’esprit afin de prêter l’argent nécessaire à la réalisation de projets.

Dans quels types de projets le producteur investira-t-il pour atteindre la carboneutralité d’ici 2050 ? Le site du PLC propose quelques indices :

·        Biodigesteurs (transformation du fumier en engrais vert et en énergie renouvelable) ;

·        Séquestration du carbone (séquestration active du carbone de l’atmosphère dans le sol);

·        Amélioration de la nutrition animale (une meilleure alimentation des vaches signifie moins de méthane);

·        Stratégies d’élevage (reproduction sélective des vaches qui transforment les aliments le plus efficacement);

·        Énergie renouvelable (installation de panneaux solaires, d’éoliennes, etc., dans les fermes, si les conditions météorologiques le permettent)

·        Conservation d’eau (réduit la quantité d’eau nécessaire pour produire du lait)

·        Gestion du fumier

·        Travail du sol (réduire le travail du sol)

·        Rotation des cultures

·        Cultures de couverture (cultures secondaires, entre les rangs de maïs par exemple qui contribuent à rendre le sol plus sain).

Le développement durable n’aura pas à se faire au détriment de la rentabilité du producteur. Elle n’apparaîtra pas non plus nécessairement dans le prix du lait pour les consommateurs. 

Dans le cadre de la gestion de l’offre, les producteurs laitiers travaillent ensemble pour assurer un revenu juste aux producteurs (quels que soient les coûts de production d’une année à l’Autre) et pour répondre à la demande intérieure. Son efficacité est un élément phare de sa durabilité. Et, à mesure que les actions collectives pour sauver notre planète s’intensifient, grâce à la gestion de l’offre, les coûts des agriculteurs pour atteindre la carboneutralité ne reposeront pas sur les épaules consommateurs.

 

 

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Consommatrice de produits canadiens assidues (nourriture, vêtements, meubles, etc). Fille de la ville vivant à la campagne sur une ferme laitière et de grandes cultures au Lac Saint-Jean, Qc.

Travailleur autonome depuis 2019, auparavant à l’emploi de belles compagnies canadiennes et du gouvernement du Canada. Consulter profil LinkedIn pour détails.

Isabelle est enthousiaste de participer avec des amis au Faits Alimentaires pour consommateurs Canadiens car les producteurs que les produits canadiens ont besoin du soutien et de l’amour des Canadiens pour rayonner et prospérer. Il y a tellement de gens qui dénigrent nos producteurs et nos produits canadiens que c’est presque un devoir pour elle de participer à ce projet.