Alors que les préoccupations des consommateurs en matière de coût de la vie génèrent constamment des nouvelles sur les hausses des prix des aliments au Canada, le gouvernement fédéral fait pression pour rendre obligatoire un code de conduite pour les épiceries.

Le 13 janvier, les ministres de l’Agriculture du Canada et du Québec ont félicité l’industrie pour les progrès qu’elle semble faire tout en exhortant les organisations agroalimentaires à participer aux consultations sur « le Code ». Leur message, essentiellement : ça se passe. Participez.

(Nous nous demandons pourquoi les ministres de l’Agriculture des autres provinces n’ont pas participé à l’annonce. Mais ce n’est qu’une des nombreuses questions que nous avons au sujet de cette dernière mesure visant à apaiser la colère des consommateurs.)

La déclaration conjointe Canada-Québec déclare : « En améliorant la transparence, la prévisibilité et l’équité, ce code contribuera à renforcer la résilience de la chaîne d’approvisionnement alimentaire canadienne. C’est grâce à la collaboration des entreprises que ce code sera plus efficace, ce qui, ultimement, s’avérera un avantage tant pour l’industrie dans son ensemble que pour les consommateurs. »

Près d’un mois plus tard, pourquoi n’entendons-nous pas parler de ces consultations ?

Quand les consultations auront-elles lieu? Qui participera ? Sont-elles ouvertes au public ? Qui tiendra la plume sur un éventuel rapport ? Les gouvernements fédéral et provinciaux auront-ils leur mot à dire sur le Code ou vont-ils simplement l’approuver automatiquement?

Nous avons tellement de questions ! (Et, jusqu’à présent, pas de réponses.)

Quelques questions et prédictions supplémentaires :

  • Allons-nous seulement voir le code une fois qu’il sera terminé et nous faire dire qu’il réduira nos coûts d’épiceries ? Probablement.
  • Les gens qui remettront en question le Code seront-elles accusées de faire preuve de mauvaise foi et qualifiées de cyniques ? Probablement.
  • Verrons-nous monter en flèche les bénéfices des épiciers à la fin de 2023 ? Sans aucun doute…
  • Alors, le Code n’est-il qu’un leurre pour nous faire croire que les gouvernements font quelque chose ? Probablement, oui.

Cela dit, nous sommes d’accord avec ceux qui demandent qu’un groupe d’action des consommateurs voit le jour, un groupe qui informerait les consommateurs, organiserait des actions communes. Mais là aussi nous avons des questions :

  • Y a-t-il des gens à travers le pays capables de se porter volontaires pour faire de ce groupe une véritable force ?
  • Qui paierait pour les activités de ce groupe ? (Parce qu’il aura besoin d’argent pour fonctionner et réussir.)
  • Les consommateurs sont-ils à un point où ils descendraient dans la rue pour protester contre les prix élevés ?
  • Êtes-vous prêt à vous regrouper pour boycotter certaines épiceries ou certains produits ?

Les Canadiens sont généralement plus passifs qu’agressifs (à quelques exceptions près).

Par exemple, au Québec, parfois, on manifeste en grand nombre – comme en 2019 où 500 000 Québécois sont descendus dans la rue pour l’environnement. Nous avons donc nos limites. La hausse des prix des aliments nous y poussera-t-elle à nouveau ? Finalement, la manifestation québécoise pour l’environnement a-t-elle changé la position ou les politiques du gouvernement? Non!

Sommes-nous, collectivement, à un point où nous acceptons que nous ne puissions pas changer ce qui nous affecte ? Doit-on simplement accepter que notre contribution à la démocratie se limite à voter tous les 4 ans ?

Nous ne voulons pas croire que, collectivement, nous ayons renoncé à notre capacité à faire changer les choses.

C3FC pourrait-il être le chien de garde d’un code de conduite des épiceries ? Oui il peut. Et nous surveillerons de près. Alors, s’il vous plaît suivez-nous et faites-nous savoir quelles questions vous avez sur ce dernier mouvement affectant vos factures alimentaires.