Il semble que toutes les autorités ou tous ceux qui pensent être les autorités parlent de réduire le gaspillage alimentaire. Il s’agit évidemment d’une idée très noble et qui, si elle était mise en œuvre, pourrait garantir la sécurité alimentaire, une plus grande accessibilité alimentaire et l’agricole durable. Mais les consommateurs canadiens sont-ils seuls responsables des déchets ?

Selon le site Web Semaine de réduction des déchets au Canada, 58 % des aliments produits au Canada sont perdus ou gaspillés chaque année. C’est beaucoup de nourriture, beaucoup d’argent dépensé par les consommateurs, beaucoup de travail et d’investissements de la part des agriculteurs, et de production perdues et gaspillées.

Malheureusement, certains profitent de ce gaspillage et de cette perte. Ce sont les agriculteurs et les consommateurs qui paient la facture.

La réalité actuelle de notre système agroalimentaire industrialisé et mondialisé est qu’il est basé sur l’abondance. Et, au cours des 20 à 30 dernières années, les consommateurs ont été convaincus de rechercher les produits les plus frais et les plus parfaits possibles tout en gérant leur garde-manger et leur réfrigérateur par date de péremption. Cela entraîne de nombreuses pertes de nourriture.

Rien qu’en lisant cette dernière ligne, vous pouvez immédiatement identifier un facteur important du gaspillage alimentaire.

À des degrés divers, nous en sommes tous coupables.

Bien que les consommateurs ne puissent pas être complètement sans responsabilité vis-à-vis du gaspillage alimentaire, on pourrait affirmer que l’ensemble du modèle économique mise sur des pratiques de consommation qui conduisent au gaspillage alimentaire.

Après tout, nous savons que l’une des doctrines de notre modèle capitaliste de génération d’activité économique et de profits est d’encourager la consommation de masse qui à son tour alimente la production de masse.

Nous devons faire attention à la façon dont le concept de « perte » génère un lien entre la perte de nourriture et la perte économique. La prévention du gaspillage alimentaire ne se traduira pas inévitablement par une perte de profit ou d’activité économique. En fait, si nous utilisons notre imagination, cela pourrait créer encore plus d’emplois et de prospérité économique. (mais, c’est un sujet pour un autre jour).

Encore une fois, il ne s’agit pas de pointer du doigt, il s’agit du fait que la solution au gaspillage alimentaire n’est pas le seul problème ni la seule responsabilité des consommateurs – ni au Canada ni dans aucun pays préoccupé par ce problème.

Toute solution doit tenir compte de tous les acteurs des vastes chaînes d’approvisionnement et de valeur qui composent l’industrie alimentaire. Les consommateurs ne doivent pas se sentir coupables de leur gaspillage, ils ne répondent qu’à un système qui les y a amenés. Bien sûr, maintenant que nous sommes conscients du cycle de consommation dans lequel nous nous trouvons, nous devons changer nos habitudes.

Un conseil utile : une « date de péremption » n’est pas une fin en soi. Laissez vos sens vous guider ! Le yogourt ne suri pas à minuit pile !

Le principal point ici est que les consommateurs n’ont certainement pas créé le problème, nous devons donc tous travailler ensemble comme nous le faisons pour lutter contre d’autres défis.

Par exemple, nous voyons de plus en plus de produits avec des logos indiquant « respectueux de l’environnement », « neutre en carbone », « éco-neutre », « zéro-CO2 », etc.

Les spécialistes du marketing savent que les consommateurs veulent se sentir bien avec les produits qu’ils achètent. Le plus triste, c’est qu’ils n’ont pas à fournir de preuve de ce qu’ils annoncent.

Lorsqu’il est réel, c’est un indice que l’industrie et les entreprises doivent travailler ensemble (comme nous le suggérons ci-dessus). Quand c’est faux ou exagéré, on parle de « greenwashing ». (googler-le, c’est réel).

Alors que les consommateurs s’éveillent au défi du gaspillage alimentaire, nous pourrions même voire bientôt des étiquettes indiquant « zéro déchet » ou des slogans similaires de l’industrie.

Ce que nous savons, c’est que nous devons faire mieux que de gaspiller plus de la moitié de notre nourriture.

Donc, pour passer de 58 % à 40 %, il faut une collaboration de tous, de bas en haut, qui inclut les gouvernements, les producteurs, les transformateurs, les détaillants, les restaurants, les consommateurs, tous les acteurs du secteur alimentaire au sens large.

Nous pouvons le faire si nous travaillons tous ensemble.

Et quel meilleur moment que lorsque les prix augmentent et que la sécurité alimentaire une menacée.

Ou en d’autres termes, quel meilleur moment que maintenant ?