La vague inflationniste tire-t-elle à fin?

Septembre 2022

Nul doute que les dernières années ont eu un impact extraordinaire sur notre mode de vie au quotidien, ici et partout sur la planète. Nous traversons une tempête parfaite alors que la COVID, les changements climatiques, la crise du logement et la guerre en Ukraine ont uni leur force au même moment. Ces événements ont tous contribué, chacun à leur façon, à la monté en flèche de l’inflation partout autour du globe. Le Canada n’a pas échappé à la crise inflationniste au cours de laquelle l’indice des prix à la consommation (IPC) a atteint des niveaux que nous n’avions pas observés depuis 30 ans.

Il est vrai que le prix de l’essence a fracassé des records depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine et que le conflit a également contribué à une flambée des prix des denrées alimentaires, que la COVID a causée d’immenses dérangements au niveau des chaînes d’approvisionnement (accentué par la politique Zéro COVID de la Chine), que le prix des maisons et des logements a augmenté de façon faramineuse et que les changements climatiques associés à de multiples événements météorologiques extrêmes, notamment de grandes sécheresses ou inondations, contribuent aussi à l’augmentation des prix.

L’alimentation n’y échappe pas. L’augmentation du prix des denrées alimentaires arrive tout juste derrière l’énergie. À partir du mois d’août 2021, l’IPC – aliments a pris son envol. De 2,7% en août 2021, il atteignait 9,8% en août 2022 (source : Statistiques Canada).

Depuis le mois de mars, la Banque du Canada, tout comme les autres banques centrales, a augmenté son taux directeur. C’est le seul outil que possèdent les banques centrales pour combattre l’inflation. Déjà, les effets se font ressentir, mais la situation mondiale (États-Unis et Europe) demeure préoccupante. Bien que l’IPC pour l’ensemble de biens amorce une diminution, les données pour le mois d’août demeurent élevées. Par contre le prix des aliments demeure en hausse.

Alors que de nouvelles hausses des taux d’intérêt sont à prévoir, le contexte géopolitique demeure tendu. Le conflit en Ukraine pourrait durer encore longtemps, tout comme les sanctions envers la Russie. Bien que le G7, en juin dernier, insistait pour que « nos trains de sanctions ne visent pas les denrées alimentaires et permettent la libre circulation des produits agricoles, y compris ceux provenant de la Russie, ainsi que l’acheminement de l’aide humanitaire », le Canada est le seul pays membre du G7 à avoir sanctionné les importations d’engrais en provenance de la Russie avec un tarif de 35%.  Le blé ukrainien a tout de même recommencé à sortir du pays depuis la mi-août 2022; selon Reuter, 3,7 millions de tonnes ont été exportées depuis l’accord obtenu sous l’égide des Nations Unies et de la Turquie. Cela représente 60 des exportations mensuelles moyennes de l’Ukraine. Avec le coût de l’énergie qui demeure élevé, tout indique que le coût de l’alimentation demeurera élevé à court et moyen terme, comme le montrent les données dans le tableau  ci-dessus.

À suivre…