Toutes les fermes  ont besoin des mêmes choses pour fonctionner : des gens, la météo et l’énergie, du jus de bras comme on dit. À cette liste, j’ajouterais des animaux. Les animaux de ferme font parfois partie de la production (lait, œufs,  etc.) ; mais ils ajoutent toujours de la vie à une ferme.  Chez nous, c’est certainement le cas.

Depuis des années, nous avons deux chiens mâles à la ferme : Max, notre beau Labernois aux poils courts, et Alpha, un Border Collie noir et blanc, qui est à notre employé François. Les deux sont des chiens très intelligents et amicaux qui s’entendent bien.

L’automne dernier, un ami nous a informé qu’une jeune femelle berger allemand avait adopté la cour de leur maison; elle était soit perdue, soit abandonnée. Ils ne pouvaient pas la garder car ils ont déjà trois chiens et partaient pour l’hiver dans le sud. Donc, nous sommes allés la chercher pour voir comment elle allait.

Elle est montée dans le pick-up – vite. Dès que la porte arrière s’est ouverte, elle savait clairement ce qu’était un véhicule. Donc, elle avait un maître quelque part. Elle était amicale mais nerveuse et elle a décidé que François, qui est allé la chercher, était son nouveau maître. Elle le suivait partout. Tout le temps. (Au point qu’elle est devenue jalouse de sa femme !) Nous avons posté un message sur un groupe Facebook local pour tenter de retrouver son maître, sans succès. Nous avons décidé de la garder et de voir si elle s’entendrait bien avec tout le monde.

Avant qu’elle puisse entrer dans l’étable de notre ferme laitière, nous avons dû demander au vétérinaire de lui faire une prise de sang pour s’assurer qu’elle était exempte de néosporose bovine. La néosporose bovine est une cause importante d’avortements chez les vaches et semble être de plus en plus détectée dans les élevages laitiers. Cette maladie parasitaire est transmise par les crottes de chien de la vache à son veau pendant la gestation. 

La néosporose bovine est une maladie parasitaire causée par un parasite coccidien : neospora caninum. Les signes d’infection peuvent être difficiles à repérer, mais ils ont de graves conséquences sur le renouvellement du troupeau dans les élevages les plus touchés. Heureusement, elle n’était pas porteuse. Nous l’avons donc accueillie dans notre famille  et l’avons nommée Fifille. (Ce n’est pas mon choix, mais puisqu’elle y a répondu tout de suite, alors c’était son nom.)

Le premier mois, nous n’étions pas certains de la garder. Elle aboyait sur certains de nos employés. Elle devenait encore plus protectrice envers François mais me saluait  et mon comjoint aussi. Nous avons vu qu’elle était très intelligente : elle comprenait rapidement les commandes. À ce jour, nous pensons qu’elle s’est probablement enfuie et qu’elle n’a pas été abandonnée.

François et Marie, sa femme, sont belges. Ce sont des travailleurs étrangers qui sont en train d’obtenir leur résidence permanente au Canada. François est le successeur de mon conjoint pour la partie des terres de la ferme. (Cette histoire pourrait être un blog en soi.) Alors qu’ils retournaient en Belgique pour rendre visite à leur famille, Fifille a commencée ses chaleurs.

Sur le périmètre de la ferme, nous avons trois maisons et il y en a une autre de l’autre côté de la rue. Certains de nos employés vivent dans ces maisons environnantes et nous en avons une pour nous. Maxime, un autre employé qui habite la maison d’en face, a aussi un chien. Kip c’est un Golden Retriever, qui n’est pas castré. Alors Fifille a rendu quelques visites à Kip de l’autre côté de la rue. Elle est tombée enceinte au moment du départ de François et Marie. Avec François absent et avec son ventre qui grossissait, Filfille est devenue plus amicale avec le reste de l’équipe – au point où nous sommes tous tombés amoureux d’elle. Elle a même vaincu sa peur des vaches et a passé du temps dans l’étable. 

Quand François est revenu, les gars ont parié sur le nombre de chiots que Fifille aurait. C’est passé de 3 à 10. Son ventre n’arrêtait pas de grossir. Elle mangeait bien – jusqu’à ce qu’elle ne mange plus, soudainement un matin. Le lendemain, dimanche du Superbowl, je savais qu’il se passait quelque chose. J’ai appelé François et me suis dirigé vers sa maison. Au début, elle m’a suivi puis elle a compris où j’allais et a couru devant moi. Elle a essayé d’ouvrir la porte, me regardant comme si elle disait : ‘S’il vous plaît, ouvre la porte. S’il te plait. François a ouvert la porte, et elle est aller directement au sous-sol sous l’escalier.

François et Marie lui ont fait un nid avec un vieux drap et quelques vieux vêtements de François (pour l’odeur). Elle se sentait en sécurité et l’attente a commencé. Elle a eu son premier chiot blond (mâle), cinq heures plus tard. Un deuxième blond (mâle). Ils avaient clairement été engendrés par Kip. Mais les troisième et quatrième chiots (les deux femelles) étaient noirs et blancs. Il s’avère que François était grand-père! Fifille avait aussi rendu visite à Alpha, le vieux chien belge pas castré! Deux autres chiots noirs sont nés (un mâle et une femelle), pour un total de six chiots.

Fifille s’en est sortie comme une pro, même si les chiots étaient tellement gros qu’elle ne pouvait en prendre aucun dans sa bouche pour les déplacer. Le lendemain matin, un septième chiot (une femelle noire) avait rejoint la portée. Nous ne savons toujours pas qui est le père des trois chiots noirs. Pas le temps de résoudre le mystère… Filfille avait sept bouches à nourrir. (Elle n’a pas pu les nourrir en position allongée longtemps ; ils étaient trop gros. Elle a donc dû se tenir debout.)  

Les chiots étaient si mignons et amicaux qu’ils me faisaient commencer mes journées en riant. (La salleté produite par sept chiots est cependant loin d’être drôle.) Cinq semaines après la naissance, nous les avons déplacés dans le garage chauffé, où les gars travaillent. En quelques jours, une petite femelle timide noire a choisi sa nouvelle famille : un mécanicien John Deer qui travaillait sur place. Elle s’appelle désormais Summer. 
 
Une semaine plus tard, Méo (mâle noir) et Ti-Fendt (mâle blond) ont également trouvé de nouvelles maisons sur des fermes. François a accueilli une femelle noire et blanche, fort probablement fille d’Alpha. Lui et Marie l’ont nommée Bonnie. Le deuxième mâle blond, Charley, est dans une famille de trois enfants, aimé et heureux. 

 

Il nous en reste deux. Les deux sont des femelles : une noire (Mademoiselle) et une noire et blanche (Madame Louise). Nous pensons sérieusement à les garder, mais nous avons deux familles possibles pour les adopter. Nous verrons. Fifille a été opéré la semaine dernière, avec sept chiots, elle a fait sa part pour l’avenir de la race canine. Maintenant, elle va profiter de la liberté à la ferme et avoir une  longue et heureuse vie.

Madame Louise (L) and Mademoiselle (R)

Vous avez peut-être remarqué que ce billet n’a rien à voir avec mes sujets habituels. Mais je voulais partager l’expérience avec vous. Les animaux de la ferme font partie de ce qui rend ma nouvelle vie si plaisante. J’ai passé un bon moment à m’occuper de ces chiots et je continue à recevoir des photos et des vidéos de leurs nouvelles familles. J’étais très sélective quant à qui les adopterait; il est important lors de l’adoption d’un animal de comprendre dans quoi vous vous embarquez. Ces beaux chiens ont besoin d’une stimulation physique et intellectuelle. Ils ont besoin de soins, d’amour et d’un chef de meute. Si vous souhaitez adopter un animal allez dans des refuges, il y a beaucoup d’animaux qui ont besoin d’une famille aimante. Ou, peut-être, contactez un fermier à proximité pour voir s’il des chiens ou des chats à partager.

 

Consommatrice de produits canadiens assidues (nourriture, vêtements, meubles, etc). Fille de la ville vivant à la campagne sur une ferme laitière et de grandes cultures au Lac Saint-Jean, Qc.

Travailleur autonome depuis 2019, auparavant à l’emploi de belles compagnies canadiennes et du gouvernement du Canada. Consulter profil LinkedIn pour détails.

Isabelle est enthousiaste de participer avec des amis au Faits Alimentaires pour consommateurs Canadiens car les producteurs que les produits canadiens ont besoin du soutien et de l’amour des Canadiens pour rayonner et prospérer. Il y a tellement de gens qui dénigrent nos producteurs et nos produits canadiens que c’est presque un devoir pour elle de participer à ce projet.